Caire (Égypte)

Les pyramides d’Égypte, de tous les vestiges monumentaux que nous ont légués les Égyptiens de l’Antiquité, et notamment les trois grandes pyramides de Gizeh, sont à la fois les plus impressionnantes et les plus emblématiques de cette civilisation.Si elle fut, à son origine, destinée au roi, l’idée d’une sépulture pyramidale fut rapidement reprise par les proches du souverain. Khéops semble avoir été le premier à autoriser ses femmes à se faire élever un tel tombeau.Tombeaux des rois, des reines et des grands personnages de l’État, dont l’édification remonte pour la grande majorité à l’Ancien Empire, la forme pyramidale de pierre accueille une ou plusieurs chambres internes reliées par des couloirs.La grande pyramide de Gizeh, construite par Khéops, fait partie des sept merveilles du monde antique et est classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité.
Le mastaba, construction quasi rectangulaire, était la sépulture des souverains de l’Ancien Empire.Les raisons du passage des mastabas aux pyramides ne sont pas clairement établies, mais on évoque généralement le souhait d’atteindre des hauteurs de plus en plus considérables pour manifester l’importance et la puissance du pharaon défunt. Les premiers mastabas, à étage unique, ont tout d’abord évolué vers des mastabas à deux étages permettant d’accueillir de nouvelles structures funéraires, le second étage étant moins large et moins haut que le premier.Au début de la IIIe dynastie (vers -2700 à -2600), les mastabas sont devenus des pyramides dites à degrés, constituées de plusieurs étages successifs. La première et la plus célèbre de ces pyramides à degrés est la pyramide de Djéser à Saqqarah, dont l’architecte était Imhotep. Imhotep voulut ériger une pyramide à degrés s’élevant tel un escalier gigantesque vers le ciel afin de symboliser l’ascension du défunt du « monde souterrain » vers les « Cieux ».

Pyramide rhomboïdale
L’étape suivante de l’évolution des pyramides à degrés fut l’édification par le roi Snéfrou d’une « pyramide rhomboïdale » sur le site de Dahchour. La pyramide rhomboïdale est une étape intermédiaire entre la pyramide à degrés et la pyramide à faces lisses. La pyramide rhomboïdale est une pyramide dont les faces lisses constituent une pente à sections d’inclinaisons décroissantes en direction du sommet. La non-uniformité de cette pente pourrait s’expliquer par des difficultés architecturales et par l’instabilité de la maçonnerie de la pyramide.
Ce type de pyramide est la dernière étape menant au stade ultime de l’évolution des pyramides d’Égypte vers les pyramides à faces lisses de la IVe dynastie (vers -2573 à -2454). Parmi les plus célèbres, on trouve les pyramides des pharaons Khéops, Khéphren et Mykérinos à Gizeh près du Caire.


Pyramide à faces lisses de Gizeh
Il existe donc quatre grandes formes de pyramides :
- La pyramide à degrés : pyramide en forme d’escalier, à l’origine une superposition de mastabas de bases différentes. Par exemple, la pyramide de Djéser comporte six gradins pour une hauteur de 60 mètres et une base de 109 mètres × 121 mètres. Les tranches de maçonnerie, inclinées de 16° par rapport à la verticale, font 2,60 mètres de hauteur.
- La pyramide rhomboïdale : pyramide à deux plans inclinés, l’un partant du bas jusqu’au milieu de l’édifice (58° de pente), l’autre allant vers la pointe (43° 22’). Cette rupture de pente serait due à un changement de plan intervenu durant la construction1.
- La pyramide à pente droite : pyramide à quatre parois droites, recouvertes de calcaire très fin leur donnant un aspect lisse. Celles de Gizeh représentent la perfection en la matière. La pyramide de Khéops atteignait 146 mètres de hauteur (actuellement 138 mètres) pour une base de 230 mètres et une pente de 51° 50’. Celle de Khéphren a une pente de 53° pour une hauteur de 143,50 mètres et une base de 215 mètres. Quant à celle de Mykérinos, elle mesurait 66 mètres de hauteur pour une base de 105 mètres et une pente de 51° 20’.
- La pyramide en forme de sarcophage : malgré certaines inscriptions les désignant comme des pyramides, ces mausolées n’en sont pas d’un point de vue strictement géométrique.
Avec la période prédynastique puis la période thinite on assiste à une évolution caractéristique des coutumes funéraires des anciens Égyptiens qui se traduisent pour le personnage le plus puissant du royaume par le creusement d’impressionnantes galeries souterraines accédant au caveau royal et l’édification de monumentales constructions en briques crues signalant dans le désert abydénien l’ultime demeure du roi devenu dieu. Ces structures devinrent de plus en plus complexes tant par leurs dispositions internes qu’externes au cours des IIe et IIIe dynasties. Les pharaons de ces premières lignées développeront davantage cette architecture et les principes qui y présidaient en faisant bâtir de grandes enceintes destinées à servir au culte funéraire du roi qui lui restait enterré à l’écart dans son cénotaphe en dessous d’un monument rappelant le benben, le tertre primordial ou plus probablement la tombe d’Osiris.
C’est avec Djéser de la IIIe dynastie que l’architecture des tombes royales prend un nouvel élan réunissant en un seul complexe ces deux éléments jusque-là distincts et donnant au monument funéraire une envergure inégalée. Non seulement l’architecture se fait de pierres, ce qui représente une véritable révolution technique, mais la forme pyramidale naît, traduisant le devenir de Pharaon une fois qu’il a rejoint le séjour des dieux, indice d’une révolution théologique. En effet, cette forme choisie va très rapidement devenir l’élément principal du complexe funéraire au point qu’il en qualifie la destination et que l’on parlera désormais de complexe pyramidal.
Tout au long de cet Ancien Empire il apparaît certain au vu des découvertes des textes des pyramides que cette architecture répondait à des codes précis, savamment pensés puis inscrits dans la pierre même des caveaux funéraires afin d’ajouter l’écrit éternel à cet écrin de pierre destiné à assurer l’immortalité d’un roi divin.